Le coaching a une connotation très négative dans la bouche des Français. Quand je dis que je suis coach professionnel, en dehors de l’écosystème entrepreneurial, je sens mon interlocuteur trembler. Ai-je un certificat ? Pourquoi quelqu’un paierait-il autant pour de l’aide ? Sur quoi repose mon accompagnement ? Plus largement, en dehors de la sphère professionnelle, le coaching a mauvaise presse en France, alors que le recours à l’aide extérieure est courant outre-Atlantique : le coach professionnel, le coach de vie, la psychothérapie de couple et le coach sportif sont ancrés dans la morale !
Alors que les coachs professionnels se multiplient en France, leur confiance s’effondre. Pourtant, le coaching professionnel répond à un réel besoin. Comment lui redonner toute sa légitimité ? Comment éviter les dérives qui peuvent être rencontrées ?
Coaching professionnel : un monde florissant de coachs
Immersion dans le milieu entrepreneurial,, Chaque jour, j’assiste à la naissance de nouveaux coachs. Nous sommes à l’ère du travail indépendant où chacun peut se déclarer entraîneur, consultant ou chef de projet. Et j’ai été le premier à le faire… après avoir d’abord recherché une légitimité auprès de quelques clients. Car lorsque je me suis annoncé coach professionnel, j’avais déjà peu d’expérience dans l’accompagnement des entrepreneurs.
Ce qui pose problème dans le coaching professionnel aujourd’hui, c’est l’inadéquation entre la promesse que le coach fait à ses clients et sa propre situation professionnelle : lorsque je consulte mon fil Instagram ou Facebook, je suis touché par des publicités de coachs professionnels qui promettent de gagner des milliers pour leur clients par le biais d’un système de revenu passif lorsque leur propre situation n’est pas enviable. Quelle est la preuve que leur soutien permet des résultats tangibles ? Ont-ils une communauté cohésive qui les soutient?
La difficulté pour une personne cherchant un soutien professionnel est de ne pas pouvoir faire la distinction entre le bien et le mal. entraîneur. La concurrence est énorme, les profils sont souvent similaires, et les offres sont souvent très indécentes (prix).
Alors comment trouver un bon coach professionnel ?
Cela peut être un organisme de formation référencé dans Datadock, comme c’est mon cas, même si cette certification ne fait pas tout.
Il peut être certifié s’il veut travailler avec de grands groupes, pour lesquels la certification est un pré-requis pour l’embauche d’un coach.
Il a peut-être construit une image et une réputation très fortes de la marque, son autorité est donc indéniable. C’est le cas dans le monde de l’entrepreneuriat, où les meilleurs coachs sont ceux qui apportent de la valeur gratuitement. C’est pourquoi je m’efforce de mettre en place une stratégie de contenu régulière basée sur la création de ma propre marque.
En France, le développement personnel n’est pas reconnu
La culture française privilégie le rationnel et le quantitatif. La médecine, mais pas la naturopathie. Une formation, mais seulement une qualification. Cependant, il est difficile de faire reconnaître une profession dont les résultats ne sont pas toujours mesurables à court terme ; Le coaching vise à conduire à une transformation en coach.
Cette transformation peut s’accompagner de quelques résultats quantitatifs (augmentation du chiffre d’affaires, développement de la communauté, etc.), mais surtout le déclic est recherché.
Un bon coaching professionnel, c’est un bon coup de pied au cul ! Et cela ne se mesure pas nécessairement par des indicateurs chiffrés.
De plus, le coaching est souvent perçu comme un luxe en France, alors qu’il est souvent indispensable pour le développement de l’entrepreneuriat, par exemple. Je recommanderais également à tout entrepreneur qui souhaite s’y investir d’investir dans un bon coaching. Cet investissement va l’engager par rapport à son coach, mais surtout par rapport à lui-même !
Bien sûr, l’investissement ne doit pas le mettre en danger financièrement.
Les dérives du coaching sont souvent stigmatisées et certes correctes car elles existent (mais comme dans tout métier). Le coaching n’est pas très bien implanté en France et c’est ce qui lui fait perdre confiance. Julia de Funes, auteur de Développement (im)personnel, condamne l’utilisation du développement personnel pour l’amélioration. Pourtant, le développement personnel, dont le coaching fait partie, peut permettre de surmonter des moments difficiles et de se rétablir concrètement. Tant que vous utilisez votre libre arbitre et que vous n’acceptez pas littéralement tout ce qui vous est dit.
Le coaching professionnel est un réel besoin
Après avoir entendu une interview de Julia de Funes sur France Inter, désolée du manque de nuances dans ses propos : elle n’a pas compris l’intérêt d’aller consulter un coach. Pour elle, quand on a un trouble mental, il faut consulter un psychologue. Pourtant, le psychologue et le coach sont deux métiers différents.
La psychologie offre la possibilité de résoudre des problèmes fondamentaux bien établis.
Le coaching permet de lever des blocages psychologiques, mais surtout de passer à l’action.
Tout en discutant avec d’autres coachs professionnels des difficultés que j’avais avec un client pour le faire avancer, mes collègues m’ont rassuré en me disant que je ne pouvais pas aider tout le monde et que pour certaines personnes une visite chez un psychothérapeute permettrait de meilleurs résultats dans ma formation . Et ils avaient raison ! Le coach ne peut pas endosser tous les rôles !
A l’inverse, je suis allé plusieurs fois consulter des psychologues pour des problèmes pratiques. Après quelques séances, je me suis vite rendu compte que le psychiatre ne serait pas en mesure de m’aider. Le processus était trop lent et j’avais déjà bien avancé sur cette question avant de consulter. J’avais besoin de quelqu’un pour m’aider à passer à l’action. Et pour cela, je n’avais pas besoin d’un psychologue, mais d’un coach.
Et c’est avec ce genre d’anecdote qu’on peut plus facilement tracer la frontière entre un psychiatre et un coach.
Comment reconnaître le coaching en France
Il existe différents types de coaching personnel et professionnel :
- Coachs d’affaires et de cadres;
- Recyclage des entraîneurs;
- Coachs pour entrepreneurs (personal brand coach, business coach, etc.) ;
- Coachs en développement personnel (coach de vie, love coach, etc.)
Par conséquent, il est difficile pour un débutant de savoir où aller.
Pour mieux faire reconnaître le coaching en France, voici les pistes de réflexion possibles :
- Lister les différentes catégories de coachs sur le site officiel (Coaching.gouv.) ;
- Proposer des évaluations annuelles basées sur des réseaux adaptés au métier de coach d’aujourd’hui (coach : nombre d’accompagnateurs, e-réputation et preuve sociale : pour le suivi des clients : méthodes de suivi, résultats obtenus, etc.) ;
- Auditer les coachs (quel est l’impact positif du coaching sur eux).
Et pour aller plus loin, on pourrait aussi :
- Enseigne le coaching dans les écoles spécialisées après un baccalauréat;
- Initier les élèves du primaire et du secondaire à la formation scolaire pour les perfectionner.
Conclusion
Le coaching est aujourd’hui en danger en France. À mesure que le nombre d’entraîneurs augmente, la confiance dans la profession est remise en question. Pourtant, le coaching peut avoir une réelle efficacité pour les personnes qu’il touche. Au pays de la bureaucratie et de la rationalité, on pourrait donner une tout autre place au coaching en le plaçant dans des cadres aux grilles adaptées à l’objet du coaching, à savoir : l’humain, dans sa complexité. L’impact est là, il suffit de l’amener au sommet des sphères bureaucratiques et le coaching pourra reprendre toute la valeur qu’il peut avoir !
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