Une page du téléphone portable d'Yvonne Lazard, 64 ans, contient des révélations surprenantes. Celui qui a définitivement quitté ses chats en septembre dernier (il était préparateur physique à la Royale Union Auderghem) a conservé un faible pour les clubs méconnus et éloignés de l'élite nationale, que ce soit à Etterbeek, Hannut, Hélécine ou Perwez. « Ma passion, c'est de jouer depuis l'âge de 7 ans, puis d'entraîner. J'ai regardé des matchs à la télé aujourd'hui ? Parfois, mais j'aime aussi jardiner et je sacrifierais volontiers une allumette européenne pour deux ou trois heures de jardinage.
Il garde pourtant son passage au Standard de Liège dans un coin de sa mémoire, mais sans se vanter. « Je me suis entraîné avec l'équipe première lors de la saison 1979-1980 mais j'étais loin des étoiles qui brillaient alors dans le ciel de Liège sous la houlette d'Ernst Happel. »
Pas de nostalgie ?
Aucun. Je n'étais pas à leur niveau, je connaissais mes limites, je m'en suis rendu compte assez vite, mais ma passion pour le football n'en a pas souffert. Exactement le contraire. Toute ma vie tourne autour du football, des équipes juniors aux seniors dans toute une série de clubs, que ce soit en tant que joueur, en tant que joueur-entraîneur ou en tant que préparateur physique. Et pendant dix ans, j'ai entraîné des équipes de jeunes.
N'était-ce pas trop lourd ?
Entre la vingtaine et la trentaine, c'était le football presque tous les jours, combiné à mon travail de technicienne de laboratoire au Cepes. Alors oui, quand on joue d'un côté et qu'on entraîne des enfants ou des juniors de l'autre, il vaut mieux être en forme. La diététique a toujours fait partie de ma vie. De plus, au bout de trente ans on prend vite deux ou trois kilos si on se détend un peu.
Vous gardez le sexe d'un homme de 20 ans (89 kg pour 1,80 m). Quel est votre secret pour perdre du poids ?
Ne buvez pas cinq verres après l'entraînement du vendredi (sourire). Non, j'aime aussi manger ou boire, mais dans certaines limites et lorsque la balance indique des kilos en trop, il faut s'en débarrasser, de préférence pendant l'entraînement, pour être en forme le jour du match.
Parlons de formation. Comment avez-vous vécu l’évolution des comportements de formation au fil des décennies ?
Il faudra une heure pour vous répondre, mais l'essentiel est que les joueurs actuels ne sont pas pires qu'avant. Le niveau est resté à peu près le même. La passion, l'implication, c'est autre chose. En gros, nous aimons copier. Exemple : ces dernières années, on préfère s'échauffer comme les pros avec quelques légers mouvements de bras et de jambes avant de sortir sur le terrain. Lorsque je me permettais, en tant que préparateur physique, de faire une remarque, je recevais invariablement des réponses du type : « Laissez-moi dans ma bulle » ou encore « Je préfère me concentrer sur le match ».
Comment rester en forme aujourd’hui ?
Je me rends au travail à vélo quelle que soit la météo, même s'il neige.
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