Il y a quelques mois, j’écoutais une émission de France Culture sur le coaching, dont le titre m’avait interpellé : « Le coaching ou le tournant personnel du capitalisme ». Ce n’est pas la première fois que Radio France « diabolise » certaines pratiques en brandissant la pancarte des dérives sectaires…
Médecine douce, coaching, développement personnel… tout ce qui se rapporte à l’individualisme est regardé avec défiance.
Aujourd’hui, j’ai décidé d’exprimer une nouvelle fois mon désaccord avec cette communication qui selon moi, freine le travail sur soi, qui peut être salvateur pour un individu (j’ai d’ailleurs déjà écrit un article sur le sujet).
Le coaching d’entreprise : une démarche de performance assumée
Alors, revenons à l’émission en question et ce qui m’a profondément gêné :
- Le travail sur soi est vu de manière négative, comme un outil pour améliorer la performance au travail ;
- La question du « sens » au travail est également mise en avant dans cette dite « supercherie ».
Il est vrai que l’un des objectifs du coaching d’entreprise est d’améliorer les relations interpersonnelles qui vont permettre une meilleure efficacité.
Alors bien sûr que le problème de fond vient des hiérarchies pyramidales en entreprise.
Et bien sûr que le coaching ne doit pas être imposé aux salariés, sinon il devient contre-productif.
Mais nous sommes bien dans un système capitaliste qui cherche à améliorer la performance des entreprises et qui passe par le bien-être des collaborateurs (mes excuses pour cette phrase tout droit sortie d’un slogan publicitaire).
Dans ce cadre, autant que le travail soit rendu plus agréable au quotidien pour le salarié.
Le coaching peut même aider le salarié à prendre son envol et se mettre à son compte pour un plus grand épanouissement professionnel !
Et si le problème vient du capitalisme, c’est ce modèle sur lequel repose notre société qu’il faut remettre en cause.
Le coaching est un métier, donc une activité lucrative !
Par ailleurs, les invités avaient l’air « surpris » de constater que le coaching est une activité lucrative et que les coachs proposent un panel de formations et offres.
Mais d’une part, il faut bien que les coachs mangent non ?
Tout ce temps passé en entreprise mérite salaire.
D’autre part, diversifier son offre pourrait aussi être vu comme une marque de créativité et d’intelligence commerciale. Cela ne veut pas pour autant dire que le coach ne cherche pas la satisfaction de ses clients. Au contraire, il cherche à répondre à un besoin ! S’il n’y répond pas, il ne trouvera pas de clients.
Ensuite, j’ai été surprise de ne pas avoir vu de coachs dans les invités de l’émission. Seuls étaient présents une sociologue et un écrivain (faisant tous les deux la promotion de leur bouquin).
Le débat aurait été plus riche et contradictoire dans ce cadre-là !
Psychologue et coachs : deux métiers distincts, mais complémentaires
Il aurait également été plus nuancé si on avait resitué le coaching d’entreprise dans un ensemble de thématiques qu’englobe le coaching, et surtout, en arrêtant de faire passer les coachs pour des psychologues déguisés.
Les deux métiers ne requièrent pas la même formation et ne règlent pas les mêmes problèmes. On va voir un psychologue pour un problème de fond qu’on a mal identifié ou qui revient de manière chronique. On va voir un coach d’entreprise pour recevoir un coup de pied aux fesses et passer à l’action ! Je caricature, mais c’est globalement l’idée.
Le coaching est porté sur le déclic et les résultats.
Comme partout, le charlatanisme est là et les dérives ne manquent pas. Mais ce n’est pas une spécificité et encore moins une généralité dans la discipline, car un mauvais coach va perdre des clients et salir sa notoriété durablement.
Voilà donc un autre « coup de gueule » sur ces émissions que je trouve très partiales, et qui desservent la profession. Un débat contradictoire plus sain aurait été apprécié.