Au tableau, des schémas représentent des montagnes à gravir ou des panneaux reliés par des flèches. Ce matin-là, un groupe de huit inscrits au Diplôme des Pratiques du Coaching de l’Université Paris-VIII a passé en revue les séances réalisées chacune dans le cadre de la formation. Devant les autres participants, Anne Tuen, 47 ans, fait part de ses doutes. « Parfois, je me demande si je vais au-delà de mon rôle de coach auprès de mes clients, si je vais au-delà de la thérapie. » raconte cet ancien enseignant qui a quitté l’éducation nationale pour se lancer dans l’entraînement. Nabil Tak Tak, coordinateur pédagogique de la formation, explique à voix basse : « Ils connaissent bien cette matière : nous ne sommes pas des psychologues. »
En cinq groupes similaires, les futurs convertis travaillent ainsi sur la pose du formateur. Ils apprennent à cadrer une séance et à guider le client vers son objectif, en utilisant notamment la psychologie positive. Ce diplôme, organisé trois jours par mois pendant un an, est proposé en formation continue à des profils de niveau bac + 3 au moins – en fait, le plus souvent des cadres qui voient dans le coaching un moyen de réinventer leur vie professionnelle. Évoluer avec son temps : le nombre d’entraîneurs a augmenté de 33 % entre 2015 et 2019, selon une étude internationale réalisée par l’une des principales associations professionnelles, la Fédération internationale des entraîneurs. En France, 1 600 coachs sont aujourd’hui agréés par cette structure, deux fois plus qu’il y a sept ans. Et l’Association interprofessionnelle des métiers d’assistance, de formation et d’encadrement (Simacs) compte 5 000 adhérents.
Avec des formations facturées de quelques centaines d’euros à 20 000 euros par an (5 000 euros à Paris-VIII), nombre de centres de formation se sont positionnés sur ce créneau en plein essor. Les responsables du Diplôme des Pratiques du Coaching Paris-VIII ont décidé de réduire leur capacité d’accueil : les deux promotions sont passées de 50 à 35 étudiants chacune. « Nous ne voulons pas sursaturer un marché qui l’est déjà. Aujourd’hui, tout le monde veut devenir entraîneur. explique Nabil Tak Tak. L’attrait pour ce métier, il l’associe à une « une quête de sens alimentée par une actualité anxiogène », et l’urgence de « rendre utile », par exemple face au constat des dysfonctionnements du monde de l’entreprise dont sont souvent issus ces aspirants coachs.
Estime de soi, parentalité, orientation…
Il vous reste 76,06% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.