L’Argentine s’est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe du monde à l’issue d’un match au scénario incroyable face aux Pays-Bas vendredi soir (2-2, 4 tab à 3). Elle rentrera en Croatie mardi prochain.
Envoyé spécial au Qatar
La Coupe du monde au Qatar tient son match mythique. Et les plus aguerris ne seront qu’à moitié surpris de voir que c’est encore l’affiche entre la Hollande et l’Argentine qui tient toutes ses promesses. L’avenir nous dira où se situe ce quart de finale à côté des souvenirs légendaires de la finale de 1978 remportée par les Argentins (3-1) ou du quart de finale de 1998 remporté par les Néerlandais (2-1) après le geste divin de Bergkamp, mais autant un scénario à la fois fou et brillant vu vendredi soir dans un match qui semblait promis à l’Albiceleste, n’aurait laissé indifférent aucun des 88 000 supporters présents au stade de Lusail. Pour un instant hors du temps. Délicieux pour les Argentins. Cruel pour les Hollandais. Mardi prochain, la Croatie, tombée face au Brésil (1-1, 4 penaltys à 2), attend le groupe de Lionel Messi avec un poste stable. Mais les rêves de Pulga d’un couronnement planétaire sont plus brillants que jamais.
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Vendredi soir, Stade de Lusail, 0h58 (heure locale), Lionel Messi, 35 ans, habituellement réservé, est en transe avec tout l’Albiceleste et prend sa jambe pour profiter de la qualification en demi-finale de la Coupe du monde (2-2, 4 tab à 3) avec les supporters. Il étire le temps comme un enfant, désireux de profiter encore du bac à sable avec ses amis. Sa nation vient de traverser toutes les émotions après une séance de tirs au but, s’imposant finalement contre Oranje en larmes et inconsolable.
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Pendant quatre jours, toute l’Argentine sera en émoi, sans oublier les plus de 50 000 « hinchas » présents au Qatar, qui bouleversent chaque orateur par leur bruit, leur chaleur et leur soutien indéfectible. L’Albiceleste a frôlé le drame dans un match qui restera dans les mémoires pour son scénario inattendu, son extrême tension et son résultat magique dans un stade avec la fausse diffusion de La Bombonera. Si Neymar et le Brésil sont cadrés, l’Argentine de Messi peut encore croire au meilleur. Dans cette Coupe du monde de folie, où l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et le Brésil sont déjà chez eux, ce n’est pas rien.
Dans sa quête d’une Coupe du monde qui lui glisse entre les jambes depuis le début de sa carrière, Lionel Messi remplira une nouvelle fois son rôle et assumera ses responsabilités, comme le premier tir au but tenté et réalisé comme pour montrer le chemin de son propre. Neymar, le 5e buteur des Auriverde, rêverait d’un scénario similaire… Désormais, la très vraie légende argentine n’attend plus qu’à écrire un nouveau chapitre de son histoire. Le plus beau. Le plus grand. Mais il reste encore deux sommets à gravir. Mais le vendredi soir était un moment de digestion. Pour profiter d’une fin de soirée assourdissante. Juste avant, l’attaquant du PSG a tout fait pour boucler l’affaire au plus vite pour éviter le piège comme le rival brésilien trois heures plus tôt.
Hollande décevante
Dans un match serré avec la trop scolaire Orange, l’ancienne idole du Camp Nou a tout décidé. A 35 anse minute, il attrape le ballon au milieu du terrain, résiste au retour d’Ake, puis trouve un angle impossible pour passer à Molina, qui centre à Noppert (1-0). Un coup manqué digne de but pour l’Argentin, avec son geste de léchage surprenant tout le monde, en particulier la défense néerlandaise. Signe que dans son coucher de soleil, Lionel Messi parvient encore à surprendre tout le monde. La définition même des artistes. La suite des quarts de finale n’a été qu’une formalité, en faux rythme, les hommes de Louis van Gaal n’ayant rien montré. Memphis Depay, absent sur l’herbe, avait à peine mouillé son maillot. Pourquoi aller en quart de finale pour ne rien tenter, prendre si peu de risques, rester si contraignant dans le schéma de jeu, se disait-on dans les tribunes… Et comme Messi n’était pas satisfait, il est venu ajouter un petit but sur penalty après une faute contre Acuna pour asseoir la domination de son équipe (2-0, 73e). Le ticket pour les demi-finales était quasiment dans la poche des Argentins. Avant que tout ne sombre dans l’irrationnel, la rage et le tumulte.
Il a d’abord fallu le coaching de Louis van Gaal pour renverser le rapport de force. En grandes largeurs. En fin de deuxième période à deux doigts de tomber dans la bagarre, avec une tension extrême de part et d’autre, Watt Weghorst, entré en jeu, a redonné espoir aux Orangistes (2-1, 83e) avec un bel en-tête non frappé. Par la suite, sur une passe du géant de 1,97 m, Berghuis envoie une fusée légèrement déviée dans le petit filet de Martinez (85e). Pour des sensations sacrées du pays d’Albiseleste. Avant que les esprits ne s’emballent avec une bagarre générale entamée… par Leandro Paredes, habituel d’ailleurs, après un tir volontaire en direction du banc adverse (88e).e).
Ce qui a suivi était époustouflant. hors d’haleine Et sympa pour les observateurs de football que nous sommes. Côté fans, c’est une autre histoire tant la tension a été portée à son paroxysme. Sur un ultime coup franc après dix minutes de temps additionnel (!), face à un banc argentin brûlant et un avertissement de Lionel Messi pour un geste d’humour, le génie hollandais refait surface. Alors que tout le monde attendait le but, Kupminers délivrait une petite passe à Vout Weghorst, qui la contrôlait avant de rentrer du gauche devant Martinez (2-2, 90+10). Une combinaison brillante et un doublé inattendu du grand Besiktas, synonyme d’un revirement irréel. Légendaire. Pour un scénario totalement fou.
L’extension était du même genre. Entrées dans un match de boxe en douze rounds, les deux sélections, proches du KO, se sont rendues coup pour coup. Il provoque émerveillement et sensations fortes dans les tribunes du stade Lusail brûlant. Comme ce post de Fernandez tourné à 120e minute de jeu… Vous connaissez la suite avec les penaltys. Romero imparable avec deux arrêts d’entrée, puis la sortie avec le sang-froid de Martinez pour libérer toute une nation. Impossible pour les hommes de Lionel Scaloni de ne pas partager cette qualification avec leurs supporters, ces derniers faisant durer le plaisir de longues minutes après le match, réalisant qu’ils ont vécu un match mythique. Et il est passé tout près de la sortie de la route. Il faudra le refaire mardi face à la Croatie de Luka Modric. Quatre jours pour digérer, récupérer et se remettre des émotions. Vive le foot.