Par Jérémy Nedelec
Publié le
Remy Le Bourdoulou, ce match contre Toulouse se prépare-t-il comme les autres ?
Il y a forcément un toucher légèrement différent par rapport à l’adversaire, mais le but n’est pas non plus de changer nos habitudes. Dans le contenu, on s’attardera un peu plus sur l’aspect tactique. Le plus important est le discours en semaine : il faut faire attention à ce que le changement de discours ne dérange pas les uns ni ne crée de stress pour les autres.
Vous avez déjà joué à Ruduru en Coupe de France, avec Prat (PH) contre Les Herbiers (CFA2) (1999, perdu 1-7)…
Oui, j’étais joueur-manager à l’époque, c’était une super expérience. Là on joue une équipe de Ligue 1, la résonance de cet événement est plus importante. Et puis aussi par rapport à Gingham, parce que j’ai travaillé pour ce club pendant trois ans, parce que j’ai eu mon fils au club pendant de nombreuses années. De nombreux joueurs de Lannion sont passés par Guingamp (lire par ailleurs). C’est quelque part un petit pas en arrière dans le cours de l’autre. Ce sera un moment spécial, oui.
Comment vivez-vous ce moment qui tranche avec le quotidien de N3 ?
Ce n’est pas vraiment quelque chose qui sort de mon cadre habituel. Je suis au club depuis 6 ans et il est particulièrement important pour moi que ce parcours de Coupe de France montre aussi notre progression car c’est une compétition dans laquelle nous n’avons pas été en notre faveur depuis. que je suis dans le club. Pouvoir faire carrière en Coupe de France montre aussi une certaine forme d’unité, de vie de groupe, ça éclaire un peu ce qui se fait et comment cela se fait. Je le vis comme ça. Ça montre notre progression car atteindre les 32e de finale de la Coupe de France demande beaucoup de qualités.
que sont-ils
La première, c’est que lorsqu’on joue dans des clubs de niveau inférieur, il faut beaucoup d’humilité pour gagner ces matchs, qui ne sont pas toujours faciles. Cela vous oblige à faire un exploit ou deux, il y a donc des moments où vous devez être capable d’améliorer votre jeu, de vous surpasser. Souvent l’exploit n’est pas seulement lié à un aspect footballistique, il est aussi lié au mental, au comportement. Ce que nous avons fait, gagner à Chateaubriand, a été un véritable exploit. Et cela demande aussi beaucoup de savoir-faire; à Bellevue cette qualité de base était nécessaire. C’est cette accumulation qui nous place dans les 32 finales aujourd’hui et qui, pour moi, montre les progrès que nous avons pu faire depuis plusieurs années.
A Bellevue on a vu un Lannion FC fort dans les moments difficiles…
C’est peut-être le domaine où nous avons le plus progressé : la capacité à ne pas se tromper en difficulté. Et à Chateaubriand, jusqu’à la dernière seconde, nous avons cru en notre chance, nous nous sommes battus pour elle. Le football, dans des matchs de ce genre, où l’on joue avec très, très peu, demande de la force mentale et on l’a encore vu en finale de Coupe du monde, c’est justement l’exemple que permet le football : être pendant une heure au bord de la ridicule, et derrière, une étincelle permet un redémarrage et un renversement de tendance. Pour en faire l’expérience, vous devez également être prêt pour cette bataille, qui n’est pas seulement physique mais aussi mentale.
Lorsque le club a reçu cette qualification inédite, quelle a été votre première pensée ?
A cette idée de construire dans la durée, avec des moments forts, des moments faibles, des exploits, des mauvaises séquences. C’est comme ça que je me suis construit. Je suis entraîneur depuis 25 ans, j’ai eu des hauts et des bas, mais j’ai toujours eu la passion. Malgré les déceptions occasionnelles, cela m’a toujours donné l’envie de continuer et de progresser. L’entraînement dans le football n’est pas un long fleuve tranquille. On l’a vu l’an dernier lors de notre sortie à Perros (7e manche, 1-1, 3-2 pénalités). C’est un peu traumatisant parce que c’est un derby, ça attire beaucoup de monde et on s’est fait battre en n’étant pas bons. Pouvoir réagir cette année, tenir compte de ce qu’on a mal fait l’an dernier, c’est ça le football : apprendre des échecs pour être meilleur. C’est comme ça que je vis le foot.
Selon le scénario du match, Lanyon s’adaptera-t-il à Toulouse ?
Je n’ai jamais été un grand fan de l’adaptation à l’adversaire. Je trouve que c’est toujours un message difficile à faire passer à un groupe de se débarrasser de ses habitudes, de jouer un coup dans le match en changeant soit le système de jeu soit le plan de jeu, vouloir s’adapter à l’adversaire. Ce qui m’inspire avant tout, c’est qu’à travers cette opposition on peut améliorer notre façon de jouer. Ce n’est peut-être pas la meilleure décision pour essayer d’obtenir un résultat, mais c’est ce qui devrait calmer le plus les joueurs et leur permettre d’être à 120% dans ce match. C’est ma vision des choses. Je ne l’ai jamais changé dans le passé et je ne le changerai pas aujourd’hui.
Aurez-vous de la famille à Ruduru ?
Famille, amis et beaucoup de gens qui aiment le football. Ce sont des moments un peu particuliers qui permettent de voir les gens dans un autre contexte, face à quelque chose d’un peu incroyable et qui laisse très peu de chance, mais c’est aussi l’avantage du football : très peu de chance, ça ne veut pas dire aucune chance. ..
FC Lanyon – FC Toulouse, 32 anssont finale de la Coupe de France ce dimanche 8 janvier (18h), à Guingham à Ruduru.
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