En tant qu’entraîneurs, nous ne sommes pas des machines. Je ne crois pas que l’intelligence artificielle (IA) sera un jour capable de surpasser le pouvoir d’un humain s’engageant avec un autre grâce au partenariat du coaching. Cependant, se présenter en tant qu’humains dans notre coaching nécessite une croissance continue de la conscience de nos émotions, de notre pensée et de nos intuitions. Nous devons constamment apprendre.
La compétence de base ICF 2.5 stipule que le coach « utilise la conscience de soi et son intuition au profit des clients ». C’est un élément clé pour incarner un état d’esprit de coaching, et j’apprends continuellement des façons de développer cette conscience.
Lorsque nous écoutons activement nos clients, nous éprouvons des émotions et des schémas de pensée qui ne peuvent être évités et ne doivent pas être ignorés. Lorsque nous restons distants et déconnectés de nos propres réponses émotionnelles, nous pouvons créer par inadvertance une distance dans la relation client-coach. De plus, l’énergie que nous dépensons pour supprimer nos propres émotions, même inconsciemment, freine notre capacité à aider le client à puiser dans son propre processus créatif interne.
Les neuroscientifiques commencent à nous expliquer pourquoi cela est si important. De nombreuses études ont montré que les émotions sont contagieuses et que les états émotionnels peuvent se synchroniser, augmentant notre capacité à nous comprendre et à comprendre nos clients. Ce « réglage » automatique facilite une processus mental plus clair.
Les entraîneurs ne doivent pas vérifier leurs émotions et leurs intuitions à la porte, mais plutôt les intégrer à chaque séance. Comment faisons-nous cela et comment modifions-nous notre façon de penser pour voir cet aspect de notre fonction cérébrale comme un ensemble d’outils ?
Une première étape dans le processus consiste à augmenter notre propre conscience émotionnelle et mentale, ou littératie émotionnelle. Quelles émotions apportons-nous dans notre conversation de coaching ? Quelles émotions sont « déclenchées » en nous lors de nos conversations ? Quelles données nous donnent-ils ? Ces données nous éloignent-elles de la conversation ou nous aident-elles à nous pencher et à être présents avec notre client ? Apprendre à reconnaître et à nommer rapidement nos émotions et les schémas de pensée qui découlent de ces données nous aidera à posséder ce qui se passe en nous et nous aidera à rester clairs et présents avec nos clients. Cela nous aide également à rester dans notre voie, pour ainsi dire, en fournissant des connaissances sur ce qu’il faut mettre de côté ; et nous empêche de colorer notre perspective ; ou tomber dans des préjugés qui pourraient nous amener à nous éloigner de notre client pendant la conversation de coaching.
Une fois que nous pouvons canaliser notre conscience émotionnelle vers la clarté pour nous-mêmes, nous pouvons alors utiliser ces données puissantes et importantes au profit de nos clients. Passer au crible nos données émotionnelles aiguise notre réflexion et nous aide à garder le contrôle de nous-mêmes. Cela nous permet non seulement de rester relationnels, mais cela nous empêche également d’entrer en mode « réparer ». Nous restons à l’écart de notre amygdale (combat, fuite, gel ou fauve), et nous entraînons depuis le joyeux centre créatif de notre cerveau, le cortex préfrontal. Rester relationnel est un aspect clé du maintien d’un état d’esprit de coaching.
Voici deux outils que j’ai trouvés utiles pour développer votre propre conscience en tant que coach :
- Prenez le temps de vous centrer et de prendre conscience de votre corps et de vos émotions avant de commencer la séance de coaching. Cela vous aide à vous mettre dans un état d’esprit plus présent et plus concentré. Cela vous donne également une base de départ pour que vous puissiez prendre conscience des changements dans votre état mental, émotionnel et physique tout au long de la séance.
- Après chaque séance de coaching, prenez trois minutes pour décompresser mentalement et émotionnellement. Prenez des notes sur les émotions et les pensées que vous avez ressenties pendant la séance. Qu’avez-vous remarqué ? Notez deux choses que vous avez bien faites en restant présent et une chose que vous pourriez faire mieux la prochaine fois.
Selon un proverbe anonyme, « la connaissance est créée par l’apprenant, pas donnée par l’enseignant ». Nos clients coachs travaillent pour apprendre, redécouvrir ou débloquer quelque chose, ce qui les oblige à y réfléchir et à «sentir» leur chemin. En tant qu’entraîneurs, nous ne leur enseignons rien qu’ils ne sachent déjà; souvent, nous leur fournissons une caisse de résonance pour leur rappeler des choses dont ils veulent ou doivent se souvenir. Notre propre régulation émotionnelle et mentale tout au long de la séance améliore la qualité et la clarté du son que nous renvoyons au client.