Autrefois, seuls les footballeurs et autres sportifs avaient droit à un entraîneur – qui s’appelait simplement « coach » avant que l’anglomanie n’avale tout. Depuis la fin des années 1990, cette fonctionnalité s’est développée dans le monde des affaires français. Avec une caractéristique intéressante : le coach entend former et accompagner des managers, souvent de haut niveau, en se concentrant moins sur leur savoir-faire, donc leurs compétences professionnelles pures, que sur ce qui relève de leur savoir-faire. En d’autres termes, il se permet de regarder attentivement – et de chercher à corriger – l’attitude spécifique que les gens adoptent par rapport à leur travail et son organisation, leur hiérarchie, leurs subordonnés, etc.
Dans un monde où la concurrence s’intensifie, où augmenter la « production » n’est plus une option, cette pratique entre formation, conseil et… psychothérapie ne peut qu’être déroutante. Maître de conférences à l’Université Gustav-Eiffel, la sociologue Scarlett Salman en pointe certains aspects incertains dans « Aux Bons Soins du Capitalisme » (Les Presses de Sciences Po) : le coaching, sous couvert de soulager la souffrance au travail, affecterait le placement de l’individu et sa façon de « tenir » le poids des maux dont les structures mêmes de l’entreprise sont responsables. Lorsqu’il ne s’agit pas d’un alibi, il vise à faire accepter une situation difficile, voire un licenciement. Une vision radicale, mais qui met ce qu
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