Le fléau des recruteurs et des managers commence à poindre dangereusement. Venue des États-Unis, cette tendance est devenue populaire grâce au réseau social TikTok.
Qu’est-ce que la « désactivation silencieuse » ?
Partir tranquillement suggère que le travail n’est pas votre vie. La pratique de cette tendance se résume à accomplir les tâches que notre travail nous demande sans jamais en faire plus. Certains diront qu’être accro demande le moins d’efforts. On peut définir la tendance comme suit : ne pas répondre aux e-mails en dehors des heures de travail, ne pas remplacer un collègue pour donner un « coup de main », ne jamais faire d’heures supplémentaires, ne jamais faire passer sa vie professionnelle avant la vie personnelle, etc. C’est une tendance qui va à l’encontre de la culture de la performance des générations précédentes. Cette culture de la performance a peut-être causé beaucoup d’épuisement professionnel dans le passé ; les mentalités dans le monde du travail ont changé aujourd’hui.
Principales causes de tendance
Selon Adrienne Shemama, responsable de Talents.com, nous sommes passés d’une génération de candidats « prêts à tout » à « candidats aux rois ». Il explique : « La génération Z est désormais beaucoup plus attentive aux conditions de travail et au bien-être. Ils n’acceptent plus de travailler comme ils le font à n’importe quel prix. Cette tendance s’est apparemment développée depuis l’épidémie de Covid. Ce monde à l’arrêt est l’occasion pour de nombreuses personnes, notamment des jeunes qui s’apprêtent à entrer dans la vie active, de réfléchir sur le sens de leur travail, leur vraie valeur, leur fonction, leur autonomie. Selon une enquête Gallup, seuls 6 % des travailleurs se consacrent chaque jour à leurs tâches. Ainsi, 94% ne le sont pas, et 25% d’entre eux se disent complètement désengagés. La principale raison de cette démission peut s’expliquer par le manque de reconnaissance des salariés dans leur entreprise. Les jeunes générations sont particulièrement critiques à l’égard des grandes entreprises. Ces derniers seraient plus préoccupés par les statistiques de performance que par l’évaluation des salariés en lice pour une promotion.
La réaction des employeurs
Cette tendance est inédite dans le monde du travail. L’offre dans le monde du travail est désormais supérieure à la demande, les employeurs doivent donc s’adapter aux nouvelles demandes de cette génération en quête d’indépendance. Pour ce faire, elles doivent restaurer un climat de confiance ou plutôt une culture d’entreprise autour de valeurs modernes telles que l’écologie, la coopération et le bien-être individuel. De grandes entreprises comme Google, Facebook ou de grands cabinets de conseil ont déjà compris ce processus en mettant à disposition des salariés des espaces de détente et des salles de sport.