Les États-Unis s’engagent dans une régression historique, remettant en cause un droit constitutionnel acquis par les femmes il y a un demi-siècle. La Cour suprême a décidé, vendredi 24 juin, d’annuler Roe c. patauger, qui a légalisé le recours à l’avortement dans tout le pays. Depuis 1973, cette décision a fait l’objet d’une attaque en profondeur et généreusement financée par la droite chrétienne la plus conservatrice. Mais ce sont les trois nominations judiciaires effectuées sous la présidence de Donald Trump qui ont fait pencher la balance de la Cour suprême et ouvert la voie à ce retour en arrière. Ses réponses juridiques, sociales et politiques risquent de bouleverser le pays. Selon Joe Biden à ce sujet « erreur tragique »La Court Suprême « fait littéralement reculer le pays de cent cinquante ans ».
Les intentions de la majorité conservatrice des juges (six contre trois) étaient connues alors qu’un projet de décision a été divulgué à la presse, peut commencer. La décision, rendue vendredi, qui répond à une loi du Mississippi interdisant les avortements après quinze semaines de grossesse, a néanmoins provoqué un énorme choc. Elle a réaffirmé l’approche dite « originaliste » de la Cour, qui a adopté une interprétation littérale de la Constitution américaine : tout ce qui n’est pas expressément mentionné ne relève pas d’un droit inaliénable.
Plus l’invocation d’un droit est ancienne, plus elle serait légitime, et quelle que soit l’évolution de la médecine et des mœurs, l’affirmation de l’égalité entre hommes et femmes. « La Constitution ne parle pas d’avortement », a écrit le signataire de la décision, Samuel Alito. Cela rejette l’idée que l’interruption volontaire de grossesse (avortement) puisse relever du droit à la vie privée, un argument accepté dans Roe v. Patauger. Il note que l’avortement « pas profondément enraciné dans l’histoire et les traditions de la nation » et que la décision de 1973 est « flagrantement faux et profondément préjudiciable ». Le juge Alito a estimé que la Cour actuellement « usurpe le pouvoir de traiter une question d’une importance sociale et morale profonde que la Constitution laisse sans équivoque au peuple ».
Les États-Unis en territoire inconnu
Le temps, dit-il, oui « Remettre la question de l’avortement aux élus ». Selon la Cour, chaque État dépendra de sa propre législation en la matière, interdisant les avortements, les restreignant drastiquement, comme le Texas l’a fait en septembre 2021, ou les autorisant largement. « Les femmes ne sont pas privées du pouvoir électoral ou politique »note aimablement Samuel Alito, les invitant à s’engager dans le débat public et à influencer leurs électeurs.
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