De plus en plus de personnes utilisent les services de entraîneurs pour atteindre ses objectifs professionnels et personnels. Qui sont ils entraîneurs? Quels services proposent-ils exactement ? Doit-on faire attention avec ça ? La presse dresse le portrait de ce métier.
Publié le 17 décembre 2016
Certaines vous proposeront des tampons tampons pour libérer vos émotions négatives, mais d’autres sont plus susceptibles de vous conseiller avec des conseils simples et précis pour résoudre vos problèmes. Le métier de coach de vie peut forcer le respect, mais il est aussi souvent remis en question, principalement en raison du manque d’uniformité dans la pratique et du nombre croissant de personnes se disant coachs.
Mais qu’est-ce que le coaching ? « C’est une offre de service qui vise à développer des ressources, des compétences ou des talents pour permettre de meilleures réalisations personnelles ou professionnelles », explique Christine Grow, présidente de l’Ordre des psychologues du Québec.
La définition s’applique à la fois au coaching d’entreprise et au coaching de vie, explique Mme Grow. Cependant, elle précise que les personnes aux prises avec la détresse ou la souffrance ne doivent jamais consulter un coach, mais un psychologue ou un psychothérapeute.
« En coaching, les gens arrivent avec un problème x. Par exemple, on pourrait demander : « Dois-je déménager ? C’est une question simple et nous n’allons pas passer 10 ans dessus. Après quelques séances, elle aura sa réponse », a déclaré la coach de vie Louise Côté, qui a travaillé avec 150 personnes l’an dernier.
« Mon travail consiste à vous emmener là où vous me dites que vous voulez aller », poursuit-elle. Je suis préparé et j’ai les outils pour y arriver. Si vous voulez juste discuter, appelez votre meilleur ami. Je suis entraîneur. »
Guillaume Lerouthier, directeur du Centre québécois de programmation neuro-linguistique (CQPNL), confirme que les coachs ne sont pas là pour « réparer le passé ». « Les gens choisissent des objectifs simples comme ‘Est-ce que j’oserais quitter mon travail ?’ ‘Comment puis-je être un meilleur parent ?’ ‘Comment puis-je mieux gérer mon temps ?' », explique-t-il.
Il ajoute qu’habituellement une séance de coaching dure de 5 à 15 séances, chacune d’une durée d’une à deux heures.
Recherché : lettres de noblesse
Les entraîneurs n’ont pas d’ordre professionnel et la Classification nationale des professions du Canada ne reconnaît pas la profession. En d’autres termes, n’importe qui peut prétendre au titre de coach de vie.
Doit-on s’en inquiéter ? Dans la communauté, nous reconnaissons la nécessité d’établir des lignes directrices. « Je suis devenu président de la Fédération internationale des entraîneurs du Québec [ICF Québec], car je trouve qu’il y a trop de gens qui s’improvisent coachs. Ce métier a besoin de prendre ses lettres de noblesse », estime Michel Nadeau, coach de vie.
Comme l’explique Christine Grow, le problème avec le label de coaching, c’est que ce n’est pas un titre réservé.
« Ça pourrait être quelqu’un de formé et compétent, mais ça pourrait être n’importe qui. […] La société n’a aucune protection. Donc, vous devez être prudent. »
Pour illustrer les enjeux du coaching, elle compare la profession à la pratique de la psychothérapie avant 2012. « Avant l’acte 21, il y avait tout et n’importe quoi. Ma tante Louise en bas de la rue pouvait emmener des gens dans son salon sans formation ni qualification. Vous devez maintenant détenir une licence délivrée par l’Ordre des psychologues du Québec pour exercer la psychothérapie.
« Je ne veux pas envoyer le message que les coachs de vie ne sont pas compétents. Je crois que la plupart le sont », a-t-elle déclaré.
Pour éviter de tomber entre les mains d’un formateur aux techniques douteuses ou sans compétence, Mme Grow suggère d’en choisir un qui est membre d’une association professionnelle. Il en existe deux au Québec : ICF Québec et la Société Internationale des Formateurs en Programmation Neuro-Linguistique (SICPNL).
Michel Nadeau est d’accord avec lui. « Cela apporte une certaine assurance. Un membre de l’ICF ou du SICPNL a des compétences, une éthique et doit suivre notre code de déontologie. De cette façon, le public est protégé car s’il y a une plainte, une enquête est faite et l’association peut expulser le contrevenant. Au cours de la dernière année à ICF Québec, il dit que trois plaintes ont été déposées, dont les résultats sont confidentiels.
Baskets à franges
Cependant, tous les entraîneurs ne veulent pas faire partie d’une des associations professionnelles. Et rien ne les oblige.
« Je ne suis ni pour ni contre, mais je le fais moi-même depuis 25 ans maintenant. Un jour, je me suis réveillée et j’ai sursauté quand j’ai réalisé qu’il y en avait d’autres! », s’amuse Sylvie Bergeron, épouse du chef du Parti du Québec, Jean-François Lisée.
Elle a créé sa propre formation, qui s’appelle « La Créatrice » et il est possible de la suivre en ligne, ce que La Presse a fait en partie. Avec des vidéos, des manuels et des instructeurs à notre disposition, les clients sont encouragés à suivre les trois niveaux de formation : Conscience psychologique, Conscience psychique et Conscience psychique.
« Soyez assuré qu’en suivant intégralement la progression, vous créerez en vous les révolutions intérieures indispensables à l’émergence de ce dont vous êtes le plus grand, le créateur. Cet espace-temps, qui en est le créateur, est la seule force qui vous permettra d’agir avec une vraie volonté sur les événements de votre vie », déclare le concepteur de cette formation dans l’une des vidéos.
« J’ai développé cela au cours des 30 années de cette formation. […] J’ai étudié la littérature, j’étais accro à l’existentialisme. Ensuite, j’ai étudié Albert Einstein, également le côté énergie, le côté respiration, et j’ai fait une fusion de tout cela. Et finalement j’ai décidé de devenir entraîneur. Je sais que je suis à contre-courant, ou plutôt parallèle à ce qui se fait », raconte Sylvie Bergeron.
Bref, il existe de nombreuses approches dans ce métier. Les coachs de vie aussi. Vous devez être sélectif dans le choix d’un coach et rappelez-vous que le coaching n’est pas une psychothérapie.
« Une définition qui me plaît, c’est que c’est une thérapie des gens sains », résume Guillaume Lerouthier
Comment choisir un coach de vie ?
Il est préférable de se préparer avant de s’engager dans le coaching de vie. Des entraîneurs expérimentés donnent quelques conseils.
Association professionelle
“Vous voulez un entraîneur mais vous ne savez pas par où commencer ? Dans un premier temps, je vais aller sur le site d’ICF Québec ou du Centre québécois de PNL. Dans les deux cas, vous trouverez de bons entraîneurs certifiés », suggère l’entraîneure Louise Côté. Cependant, plusieurs d’entre eux ne sont pas membres de ces deux associations professionnelles, dont Louise Lambert : « Je ne suis pas par choix. J’étais déjà membre d’ICF Québec, mais comme je n’y voyais pas de valeur ajoutée, je me suis retirée », explique-t-elle.
entraînement
Plusieurs écoles offrent des programmes d’entraîneurs personnels ou professionnels. Par exemple, pour être certifié formateur CQPNL, il faut débourser 12 920 $ et suivre 1 000 heures de formation. Certaines de ces institutions sont reconnues par les deux associations professionnelles du Québec : ICF Québec et la Société Internationale des Formateurs en Programmation Neuro-Linguistique (SICPNL). Marian Gagnon, présidente du SICPNL, croit qu’il est essentiel de choisir un entraîneur formé. « Les entreprises prendront le temps de regarder l’expérience et la formation d’un coach, alors que Monsieur et Madame Tout le monde, malheureusement, ne regarderont pas toujours cela avant de choisir. »
Les techniques utilisées
Les approches ou techniques utilisées varient d’un formateur à l’autre, mais il s’agit généralement d’une rencontre en tête-à-tête, dans un bureau privé, ou même par téléphone ou Skype. Marianne Gagnon, présidente du SICPNL, résume : « Je ferais un parallèle avec la massothérapie, où il existe plusieurs approches : massage suédois, massage thaï, etc. Il y a une offre et le client choisit selon ses envies. Par exemple, les coachs pratiquant la PNL promeuvent une approche orientée vers les solutions et vers l’action. Il existe également des professionnels qui utilisent l’hypnose, la communication non violente, une approche orientée solution, etc. Un même formateur peut utiliser plusieurs techniques.
Durée de l’encadrement
Selon l’approche du formateur et les objectifs fixés, le nombre de séances variera pour chaque personne. Mais selon l’étude ICF Global Coaching 2016, 71% des séances de coaching durent moins d’un an. Dominique Barbes cite l’exemple d’un jeune homme qui souhaitait évoluer dans son entreprise : « Il travaillait dur et n’était pas apprécié de ses collègues, donc il ne pouvait pas le faire. En quatre ou cinq séances d’une heure et demie, il a compris l’importance d’être ouvert à ses collègues, et nous avons arrêté la formation. l’homme n’est pas une machine. Vous pouvez apprendre quelque chose, mais vous devez aussi l’intégrer », dit-elle.
Le prix
Selon l’étude ICF Global Coaching de 2016, une heure de coaching de vie coûte en moyenne 120 $. Les régimes d’assurance ne remboursent pas ce type d’intervention, mais certains entraîneurs délivrent des reçus de naturopathes ou de naturopathes parce qu’ils sont membres d’associations de naturopathie comme RITMA.
Ceci n’est pas un coach de vie
Aux locaux de Saut Quantique à Joliette, des phrases positives telles que « Soyez courageux avec vos émotions » sont affichées sur les murs. Le public vient ici pour assister à des séminaires, des formations ou recevoir des consultations privées ou collectives. La croissance personnelle, l’amélioration de soi et le bien-être sont au cœur des conversations.
Quelques jours avant Halloween, une centaine de personnes se pressent dans l’une des salles lumineuses et aérées. Dans quelques minutes, Christine Michaud montera sur la petite scène pour échanger sur des sujets tirés de son dernier livre, Mon Projet Bonheur.
Le conférencier et auteur a à peine pris la parole qu’il a précisé : « Je ne suis ni psychologue, ni thérapeute, ni coach. Je ne suis rien de tout ça. Je suis un ancien chroniqueur littéraire [Salut bonjour week-end, Ma liste à moi] […] J’ai lu quelques livres aussi! J’ai appris tellement de choses qui m’ont servi dans ma vie que maintenant je veux les transmettre. Je ne suis pas un « gourou ». Je ne veux même pas inspirer les autres. Je veux juste partager », explique-t-elle au public attentif, majoritairement des femmes de plus de 40 ans.
En l’espace d’une heure et demie, cette communicante résume « My Happiness Project », un programme de 12 semaines qu’elle a développé pendant ses études à l’université de Harvard, où elle venait de terminer un certificat en psychologie positive avec le professeur renommé Tal Ben Shahar.
Depuis une dizaine d’années, Christine Michaud donne des conférences à travers la province, notamment sur le thème du bonheur. « J’en donne une trentaine par an », expliquait-elle dans une interview quelques jours après la conférence de Joliet.
Son travail est très différent de celui d’un coach de vie, même si le public ne le distingue pas toujours : « Donner une consultation d’une heure, en privé, serait très stressant pour moi. L’homme est si complexe et sans formation j’aurais peur. […] Je transmets ce que j’ai appris, mais je n’ai pas la méthode. Cela pourrait être dangereux si je le fais. »
L’homme de 45 ans poursuit : « Une conférence, c’est une introduction. Cela pourrait vous faire mettre le feu à quelque chose. C’est une étincelle qui vous poussera un peu plus loin. […] Ce que nous proposons n’est pas un accompagnement individuel. Quand on donne une conférence, on ne connaît pas la vie des gens en face de nous », explique le Québécois.
« Pour les personnes qui se demandent vers quel atelier de réparation se tourner, je dirais que cela dépend de ce dont vous avez besoin. Si c’est pour vous donner un « boost », je crois qu’une conférence peut aider. Un coach est adapté à une approche individuelle. Mais si vous avez un problème plus important à régler, un psychologue ou un thérapeute pourrait être mieux pour vous », conclut Christine Michaud.