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Hockey sur glaceGrande victoire, mais interrogations sur le LHC
Les Vaudois ont remporté leur troisième victoire consécutive samedi soir à Zurich (1-3), en Ligue nationale. Ils ont encore trois matchs à jouer avant la trêve internationale et Geoff Ward a quelques affaires à régler.
La double victoire du week-end dernier contre Langnau n’a pas été qu’un coup d’arrêt pour Lausanne. Les cinq points engrangés par les Vaudois face à l’Emmentalois ont été suivis une semaine plus tard d’un joli succès de prestige sur la glace de Zurich (1-3), samedi soir à la Swiss Life Arena. L’entraînement, emmené par Jeff Ward, pointe malgré tout toujours à l’avant-dernière position du classement de la Ligue nationale, à quatre points du poteau et des Tigers, qui ont pourtant un match de plus au compteur.
Pourtant, l’entraîneur des Lions canadiens peut se satisfaire de ce parcours positif, car il a apporté son lot de satisfaction et de réponses : oui, le LHC sait être stable et bon dans son positionnement défensif (cinq buts encaissés en trois matchs). Il sait aussi souffrir sans craquer, faisant preuve de bonne humeur et d’une grande solidarité sur la glace. En trois matchs, il a aussi réussi à aller « là où ça fait mal », à marquer des buts et des ratés et à faire preuve d’une certaine efficacité. Plus inattendu encore, l’équipe vaudoise sait faire preuve de discipline (huit pénalités mineures).
Le revers de ces trois victoires ? L’entraîneur de l’Ontario et le reste du personnel d’entraîneurs de Lausanne ont maintenant d’autres « préoccupations » à régler. Ou du moins d’autres questions auxquelles trouver une réponse. Ils ont une semaine et trois matches (Berne, Davos, Ayoye) avant la trêve dédiée aux sélections nationales pour se forger une opinion plus claire.
Laurikainen ou Punnenovs ?
Une gêne au bas du corps a empêché Ivars Punnenov d’affronter son ancienne équipe le week-end dernier. Le forfait du gardien letton avec une licence suisse a permis à Etu Laurikainen de débuter enfin sous ses nouvelles couleurs et d’ouvrir le championnat suisse. Auteur de deux clean sheets face à l’Emmentaloa, le gardien finlandais a logiquement été renouvelé une troisième fois par le staff technique du LHC samedi soir à Zurich, où il a engrangé un nouveau succès.
Avec un jeu blanc, un pourcentage d’arrêts de 92,19 % et une moyenne de buts alloués de 1,65 lors de ses trois premières apparitions, le numéro 41 des Lions a certainement dépassé les attentes de Jeff Ward. Suffisant pour être considéré aux yeux du Canadien de 60 ans comme le nouveau gardien partant ? « Non, je ne pense pas qu’on puisse dire que Laurikainen est désormais notre numéro un », a-t-il démenti. Il joue très bien maintenant, très propre dans ses tacles et a fait de gros arrêts. Il était bon, mais nous avons aussi une grande confiance dans les Punnenov. Nous apprécions simplement d’avoir deux bons gardiens de but.
Car les récentes bonnes performances de l’ancien dernier puits de la JYP ne doivent pas faire oublier la belle saison disputée jusqu’alors par Ivars Punnenov, qui a souvent refait surface dans le marasme collectif lausannois. Le natif de Riga, sous contrat jusqu’en 2027 avec le club de la Vaudoise Arena, est le seul Lion à être à la hauteur des attentes depuis le début de l’année. Ses 91,17 % d’arrêts en 31 matchs et près de 1 800 minutes jouées en sont la preuve.
A terme, Jeff Ward et Cristobal Huet devront sans doute établir une hiérarchie claire.
Comment utiliser Sidler ?
Arrivé cet été de la Zug Academy (Swiss League), le prospect germanophone Dario Seidler n’a visiblement pas encore trouvé sa place au sein du roster du LHC. Le défenseur de 19 ans a disputé 33 matchs dans la Ligue nationale, mais n’a accumulé que 247 minutes d’action (moyenne de 7,5 minutes par match).
Le jeune a un talent indéniable, mais il n’est certainement pas le meilleur endroit pour le mettre en valeur. Son management est également remis en cause depuis son retour de la Coupe du monde U20. Buteur face au F.R. Gotheron le 7 janvier à son retour, l’arrière latéral a été « récompensé » par le staff technique avec un temps de jeu franchement dérisoire (2’42 contre les Dragons, 7’11 contre Kloten, 1’47 contre Ambry).
L’international suisse des jeunes, qui s’alignait régulièrement en supériorité numérique, a finalement eu sa chance lors du double face à Langnau, intégrant le top 6 défensif aux côtés d’Igor Zhelovac au détriment du décevant Aurélien Marti. Complètement chamboulé lors de la première période disputée à Ilfis samedi dernier, Dario Sidler n’a pas été « bancaire » par son entraîneur et a terminé la rencontre avec un temps de jeu de 13’20. Louable.
Une semaine plus tard, sur la glace de Zurich, le petit arrière (1,71 m ; 75 kg) s’impose à nouveau dans l’un des trois premiers blocs défensifs. Il est sur son jeu, comme tous ses coéquipiers. Mais le numéro 55 du LHC a été rapidement « coupé » par le staff technique, au point de ne jouer qu’en supériorité numérique. Inintelligible.
Quelle est la logique derrière cette manœuvre ? Ce dernier va-t-il miner le moral du défenseur ? C’est difficile de répondre. En revanche, il semble assez clair que le passage « fin de banc – grosses responsabilités avec supériorité numérique » n’est pas optimal. Cela explique peut-être pourquoi Lausanne, avec un taux de réussite de 17,07%, est l’avant-dernière équipe de la Ligue à l’exercice.
Un problème avec Kovatch ?
Un buteur qui n’est pas convoqué deux fois de suite par son entraîneur : c’est un cas suffisamment rare pour être noté. Robin Kovacs, quant à lui, n’était pas tant en voyage à Lagnau qu’à Zurich. Le Suédois hors-la-loi était « dans le rouge » selon les informations recueillies samedi dernier à Ilfis. Mais à ce stade de la saison et pour un match aussi crucial, le numéro 23 du LHC pourrait sûrement serrer les dents sachant que le prochain match de son équipe aura lieu une semaine plus tard.
Encore une fois, ce qui est curieux, c’est qu’il n’y a aucun signe de l’attaquant de 26 ans. Introuvable depuis le 9 décembre dernier et un but à Rappersville (10 matchs, 3 passes), ce dernier paye-t-il sa période morose ? Ou plutôt son attitude parfois pétulante sur la glace ? Parce que le natif de Stockholm a certes de la classe sur la glace, mais il n’a pas l’air de vouloir s’échapper.
Cette mise à pied forcée piquera-t-elle et ravivera-t-elle Kovacs, qui n’avait raté aucun match lors des 38 premiers matchs de la saison? Dans tous les cas, il semble y avoir beaucoup à faire dans la composition des Lions. En ce sens, l’étranger le plus menacé est certainement Daniel Audet, dessiné à nouveau sur la glace de la Swiss Life Arena. Avec Corey Emerton blessé et Richard Panik non recherché (il n’a pas joué depuis le 23 décembre), c’est la seule incertitude dans la voie des importations que Jeff Ward doit résoudre.