Il pleut du côté minier. Autant dire que les conditions sont parfaites ce dimanche 27 novembre pour voir The Cure en concert. Des huit villes françaises dans lesquelles le groupe anglais s’arrête, Liévin (Pas-de-Calais) est la plus proche de Crawley, la ville au sud de Londres où le chanteur et guitariste Robert Smith a grandi. Le temps crée l’illusion de l’isolement britannique tout en suggérant le spleen indispensable pour apprécier l’œuvre de l’inventeur de la nouvelle vague existentialiste.
Après quarante-quatre ans d’activité, la cote de cette institution devenue The Cure est toujours au plus haut : les enceintes de sa tournée continentale, avec la dernière date à l’Accor Arena de Paris le 28 novembre, affichent complet. Avant que la troupe ne traverse la Manche pour trois nuits à la Wembley Arena de Londres.
Ce n’est pas la rareté ou l’attrait de la nouveauté qui expliquent cet engouement intact. The Cure a encore joué au festival Rock en Seine à l’été 2019. Et sa discographie est à l’arrêt après l’album 4:13 Rêve, en 2008, Robert Smith en avait promis deux pour l’automne, un « tragique », titré Chansons d’un monde perdu, L’autre « optimiste ». Nous n’avons pas de nouvelles non plus. Sauf sur scène. C’est en effet avec un nouveau que débute le concert, après la première partie confiée aux protégés, les Ecossais de Twilight Sad, qui vous font entendre l’influence funèbre du parrain comme celle de Joy Division.
Enthousiasme intact
« C’est la fin de chaque chanson que nous chantons » les premiers mots morrisoniens auSam, une ballade vraiment tragique qui n’annonce rien de moins que l’apocalypse, des étoiles en larmes et des hécatombes d’oiseaux. Forcément, la pandémie de Covid-19, la guerre et la crise économique ne devraient pas rendre Robert Smith plus arrogant. Et encore moins les pertes (ses parents et son frère) qui l’ont peiné ces dernières années.
Les quatre autres « nouvelles chansons » comme le déclare Robert Smith en français, tous ne sont malheureusement pas aussi convaincants Et rien ne dure éternellement pompeux avec son orgue d’église, ou chose fragile presque une auto-parodie. Précédé d’une longue introduction instrumentale, fin de la chanson ça ne manque pas d’attrait pour flirter avec le rock progressif, mais Je ne peux jamais dire au revoir premier rappel ne supporte guère la comparaison avec l’excitation des classiques à suivre. généreuse, le maître de cérémonie précise qu’il s’agit plutôt » deuxième partie « , puis par un « troisième » pour ce concert elle atteint deux heures trois quarts.
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