A l'heure où « Les Echos Start » paraissent son classement annuel « Happy at Work ». entreprises où il fait bon travailler, la question du bonheur au travail fait plus que jamais partie des débats de société. Pourtant, 87 % des salariés ne sont pas engagés, selon un baromètre Gallup de 2013.
Ce chiffre a de quoi faire réfléchir quand on sait que lorsque l'engagement est fort, la performance est au rendez-vous : moins d'absentéisme et de turnover, une productivité et une rentabilité bien supérieures… de quoi faire rêver de nombreux dirigeants ! Ainsi, l’intérêt du bonheur au travail n’est pas seulement lié à l’humanisme et à la diversité, mais fait partie intégrante de la bonne santé de l’entreprise.
Le concept de bonheur national brut (BNB), conçu en 2008 par le Bhoutan pour guider le développement économique du pays dans le respect du bouddhisme, il repose sur quatre piliers : un développement économique et social durable et équitable ; protection environnementale; la préservation et la promotion des traditions culturelles ; et la bonne gouvernance. L’idée est belle et on peut s’en inspirer. Transposés à l’entreprise, ces piliers du bonheur peuvent s’exprimer ainsi :
Travailler dans l’intérêt commun
De nombreuses études sur les Millennials en témoignent : les jeunes générations sont en quête de sens. Les entreprises à mission sont également au cœur de Rapport Notat-Senard et sur la loi de l'alliance.
Pour attirer et retenir ces talents, il est plus important que jamais d'articuler – et de maintenir – une mission qui vous donne envie de faire partie d'une entreprise dont vous êtes fier parce qu'elle est responsable, œuvre pour le bien commun et contribue à bâtir un monde meilleur. monde. Il s’agit aussi de répondre à leur désir de participer individuellement à cette mission.
Forte personnalité et culture
Chaque entreprise a sa propre personnalité qui peut être décrite à travers ses actifs incorporels. Ce sont toutes les pièces invisibles qui ne sont pas prises en compte par le capital matériel et financier qui le rendent incomparable et sont des atouts compétitifs (pouvoir de marque, modes d'organisation, savoir-faire individuels et collectifs, valeurs, etc.).
Dans un monde turbulent, incertain et en constante évolution, identifier et renforcer l’identité d’entreprise en reliant histoire et vision de l’avenir offre un cadre dans lequel les collaborateurs peuvent situer leurs actions.
Ensuite, il est important de mesurer s’il existe une dissonance entre la culture et la stratégie de l’entreprise. Il est essentiel de se concentrer sur la compréhension des croyances dans lesquelles la culture est ancrée afin d’agir sur les comportements, les systèmes, les symboles et les rituels qui l’alimentent. Car la dissonance entre culture et stratégie est un facteur de désarroi qui nuit au bien-être des équipes et donc à la performance économique.
Une gestion conviviale
Transparence et règles claires sont les mots d'ordre d'une organisation qui favorise l'engagement et l'autonomie des équipes, et d'un management qui développe les collaborateurs. En la matière, l'entreprise doit définir une zone rouge et une zone bleue : la zone rouge est l'expression de règles explicites auxquelles elle ne peut déroger ; la zone bleue est l'espace accordé à l'initiative. En bref : rigidité en zone rouge, liberté pour la zone bleue.
Cela inclut une gestion « équitable » (nous faisons ce que nous disons et disons ce que nous faisons) : un leadership formé à la responsabilisation des équipes, à la fois exigeant et soucieux du développement des collaborateurs.
Au fond, ces trois piliers du bonheur en entreprise sont les piliers de la marque employeur à travers l'importance accordée au sens, aux aspirations individuelles, à la fierté d'appartenance et au besoin d'épanouissement en dehors du « business ».
Stéphanie Najarian« associé senior » chargé de piloter les équipes de conseil et les travaux d'innovation sur la transformation business chez Kea & Partners.