Il ne s’agit donc pas de réengager les salariés via une RSE d’appoint, tangible uniquement en marge du travail quotidien. On parle de la manière dont les entreprises permettent d’aligner véritablement les objectifs stratégiques, les missions des collaborateurs et les projets entrepris avec les enjeux sociétaux dont les citoyens-travailleurs entendent parler chaque matin à la radio, chaque soir aux infos, et tout le temps sur les réseaux sociaux. médias. « L’enjeu aujourd’hui est la question du travail de qualité. Il faut à nouveau lier les paroles aux actes, car redéfinir l’utilité et la responsabilité de l’organisation – tant de l’entreprise que du service public – dans la société, c’est aussi redéfinir la qualité du travail que nous effectuons dans ces organisations. explique Céline Marty, professeure agrégée de philosophie et chercheuse en philosophie du travail.
Cette convergence du travail proposé avec les transitions nécessaires est susceptible d’être le levier le plus puissant de réconciliation avec l’entreprise pour les Français, qui ont historiquement transposé au travail des aspirations de service public beaucoup plus prononcées que chez leurs pairs anglo-saxons, par exemple. .
Et comme le travail échoue aujourd’hui dans cette poursuite de l’utilité, leur désengagement est encore plus grand : seuls 24% des Français déclarent que leur travail occupe une « place très importante » dans leur vie, contre 60% en 1997. Selon les mots d’Yves Clot, le français « Résistez à l’emprise du travail pour le travail, en exigeant plus qu’il ne donne. » Frustrés par l’incapacité du travail à satisfaire leurs aspirations d’accomplissement et d’utilité, ils lui tournent le dos.